Highlander: le retour
Année: 1990
Réalisé par: Russell Mulcahy
Alors là, attention! Mieux vaut dire tout de suite les choses comme je les vois: Highlander le retour n'est pas un nanar! Un navet, sans doute... Mais j'aurais plutôt tendance à parler de film raté qu'autre chose.
Loin de la catastrophe totale que beaucoup ont décrite, Highlander 2 n'est pas un ratage technique. Certaines scènes d'action sont même assez bien foutues, et on voit que du pognon a été investi dans le film. Non, ce qui me fait tomber par terre, et ce qui, à mon avis, fait de Highlander 2 une pure merde, c'est le scénario. Jamais un film n'aura été aussi gâché par un scénario débile, horrible, immonde, et incohérent. Préparez-vous, oubliez tout sens de la logique, et entrez dans le plus gros gâchis jamais engendré par Hollywood...
Dès le début, c'est le choc... Pourquoi les scénaristes ont-il choisi de faire se dérouler cet épisode dans le futur? Highlander dans un univers de science-fiction, c'est déjà étonnant... Et le début du film nous installe dès le départ dans un univers sf totalement bidon, auquel on n'ose pas croire. Les acteurs tiennent des propos incohérents, les scènes sont bien faites mais gênantes... Regarde t-on bien la suite de Highlander? Franchement, la question se pose vraiment, car sans la présence de Christophe Lambert, les premières scènes auraient pu être tirées de n'importe quel film de science-fiction... Ceci dit, même si elles sont gênantes, les premières minutes sont esthétiquement réussies, on voit qu'il y a du pognon, les décors sont vastes et les effets spéciaux encore bons pour l'époque.
Mais le calvaire n'est pas terminé! Nous nous retrouvons donc en 2024. La Terre, menacée par la réduction de la couche d'ozone, croupit depuis 25 ans sous un bouclier bloquant les rayons du soleil, et plongeant donc le monde dans une nuit perpétuelle. La quasi-totalité du film se déroulera donc dans la nuit. Voila qui est réjouissant. Au passage, il faut préciser que les humains régressent technologiquement aussi, sans aucune raison apparente... C'est en tout cas ce que nous dit Connor Mac Leod, alors très âgé.
Le scénario parait d'autant plus idiot et totalement incohérent que le film reste bien réalisé. On voit toujours le talent de Russell Mulcahy, qui parvient par moments à sublimer une scène qui aurait pu autrement paraitre parfaitement ridicule. Sans lui, c'est absolument tout le film qui serait à jeter à la poubelle... Malheureusement, même la maitrise de Mulcahy ne peut sauver le film.
Mais le pire reste encore la planète Zeist. Ah, cette planète Zeist... Elle aura fini de dégouter les fans du premier opus (dont je fais partie), et reste sans doute la cause principale de l'échec du film, désormais catégorisé "nanar de première classe". Cela remet en cause tout l'épisode précédnt. Et puis, donner l'origine des immortels, c'est vraiment un manque de finesse incroyable, enfin bref, passons...
On remarque quand même que sur Zeist, les deux héros du film s'appellent toujours Ramirez et Mac Leod... Alors soit les extraterrestres (raaaaah!) ont aussi des noms à consonnance celtique et hispanique, soit ce film est une sombre merde! Connor Mac Leod et Ramirez, les deux héros du premier film, seraient donc originaires de la planète Zeist. S'étant rebellés contre le tyran de la planète, le méchant Katana (oui, c'est son nom...), ils ont été condamnés au banissement, sur la Terre, toujours liés par la force vive. Aaaaah la force vive, encore une excuse scénaristique pour justifier le retour de Sean Connery sur cet épisode. A ce stade-là, j'ai arrêté le film, cela m'énervait trop. Je n'ai repris le visionnage que plus tard. Heureusement, le début est le plus insupportable. Le reste est, disons, moins catastrophique, sans pour autant être bon...
Après cette petite excuse pour justifier l'origine extraterrestre bidon, on découvre le magnifique jeu d'acteur de Michael Ironside, sans doute l'un des méchants les plus caricaturaux jamais créés. Déjà que dans le premier épisode, Clancy Brown ne faisait pas dans la dentelle, mais alors là c'est le top du top!
Et hop, on enchaine sur une scène d'infiltration ultra-mal faite, probablement l'une des pires scènes du film. Les terroristes écolos s'introduisent dans la base, et découvrent que derrière le bouclier, la couche d'ozone s'est reconstituée. Damned! Je précise qu'à ce stade, Connor Mac Leod est encore vieux, ce qui est également insupportable à force, tant Christophe Lambert semble ne pas y croire lui non plus. Seul passage sympatique: une petite allusion à la BO du premier épisode. On peut entendre, lors d'une scène, A kind of Magic, l'un des plus célèbres morceaux de Queen. Il m'a semblé entendre également une version orchestrale de Who wants to live forever. C'est peu, mais ça réchauffe le coeur, au milieu de ce grand océan de portnawak... D'autant plus que c'est la seule vraie bonne musique que j'ai entendue dans le film. Je ne sais pas ce qu'a foutu Stewart Copeland, le batteur de The Police, engagé comme compositeur.
Papy Lambert, le dos tout voûté, se bat contre un méchant, armé d'une dangereuse barre de fer!
Bon, c'est pas tout, mais il faut tuer Mac Leod maintenant! Ni une ni deux, le méchant Katana envoie deux sbires liquider le "Highlander". Papy Mac Leod se bat mollement, mais parvient à s'en sortir au terme d'un combat digne d'un épisode de l'inspecteur Derrick. Il faut dire que les sbires ne sont pas très doués non plus. Mais peu après le combat, on retrouve enfin Mac Leod jeune! Ah, ça fait du bien, d'un coup. Christophe Lambert est meilleur et bien plus crédible! Et hop, en 30 secondes chrono, il pécho la belle écolo-terroriste. Ah, l'amour...
On assiste ensuite au retour de Ramirez (eh oui, ils sont liés par la force vive, souvenez-vous), qui atterit en plein milieu d'une représentation de Hamlet. La scène est plutôt drôle, grâce au talent de Sean Connery, qui parvient à sauver les meubles. On enchaine sur une autre scène bien faite: l'arrivée de Katana sur terre, dans un métro... L'espoir renait! Malheureusement, on se rend compte bien vite que Sean Connery n'est là que pour payer ses impôts, son personnage ne sert à rien, hormis à apporter un peu de fraicheur au film, lors de quelques scènes assez drôles, mais inutiles. Alors que Christophe Lambert essaie d'y croire et fait de son mieux (nous gratifiant même de son fameux rire, pour les inconditionnels), Sean Connery semble être là contraint et forcé, et fait le strict minimun, gardant malgré tout une certaine classe. Le flegme britannique... Au passage, on découvre que Katana aussi est immortel, mais bon, une incohérence de plus ou de moins...
Je ne sais plus exactement comment l'intrigue se conclut, j'ai arrêté de suivre à la fin. Le combat final m'a un peu réveillé, c'est la meilleure scène du film. Malgré tout, ça ne casse pas trois pattes à un canard.
Il ne faut pas en vouloir aux acteurs ou au réalisateur, qui ont fait de leur mieux. Ce désastre est entièrement de la faute des producteurs et du scénariste, totalement irresponsables, qui ont fait preuve d'une bêtise et d'un mauvais goût jamais vu! Dommage pour Christophe Lambert et Russell Mulcahy, qui verront leur carrière sérieusement freinée. Dégoutés par ce qu'avaient fait les producteurs de son film, Lambert a voulu empêcher la sortie en salles, en vain. Mulcahy, quatre ans plus tard, est parvenu à tourner certaines scènes supplémentaires et à modifier le montage. Une troisième version, baptisée Renegade, est sortie en dvd. Il s'agit de celle voulue par le réalisateur, toute mention des extraterrestres est abandonnée, et les effets spéciaux remaniés. Je parlerai sans doute de cette version dès que j'aurai eu le courage de revoir ce film maudit.
Dès lors, vous feriez mieux de regarder le premier film, et d'oublier le second, car Highlander 2 représente sans conteste ce qu'Hollywood nous a livré de pire... Gros budget, gros moyens, et gros casting, pour au final un flop monumental. Cela reste un ratage sympatique cependant, qui plaira aux amateurs de nanars ou aux gens peu exigeants. Avec les deux derniers épisodes de la saga, j'ai déjà vu bien pire...
"It's the time for a new kind of Magic", voilà une accroche qui n'y va pas par quatre chemins!